La mort...

Publié le par Stagiaire en prison

Vivre la mort d'un proche lorsque l'on est incarcéré est une épreuve particulièrement difficile. Certains détenus n'obtiennent pas le droit de se rendre aux funérailles, d'autres si... Pour ceux qui peuvent s'y rendre, ça leur permet de commencer leur processus de deuil, de partager ce moment douloureux avec leurs proches, d'avoir l'impression d'avoir pu dire "au revoir" à la personne qui vient de quitter ce monde. Ceux qui ne peuvent sortir de la prison, vivent parfois une période de déni surtout quand le deuil est inattendu ("je n'arrive pas à y croire", "c'est pas possible", "on a du se tromper") : un accident de voiture d'un cousin de 20 ans et c'est une personne travaillant au SPIP (Service Pénitentiaire d'Insertion et de Probation) qui le convoque et lui apprend la nouvelle. Il prendra conscience de la triste réalité lorsque ses proches viendront le voir au parloir et lui diront eux-même de vive voix. Il passera alors des heures longues et pénibles seul, dans sa cellule en pensant que c'est l'heure de l'enterrement et qu'il ne peut même pas y être, un sentiment de culpabilité l'empêchera de manger, de dormir et nous le retrouverons en entretien où il se mettra à pleurer ou à mordre sa joue pour ne pas montrer de larmes, incapable de nous expliquer ce qui se passe. Nous apprendrons cet évènement au prochain entretien où il aura réussi à dire "Mon cousin est mort". (Exemple tiré d'une histoire vraie, vécue par moi même)

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D
Ce sont toujours des frustrations terribles que la prison offre..
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